Le blog des éditions Libertalia

Le Grand Soir dans Libération

jeudi 15 juin 2017 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Paru dans Libération, 14 juin 2017.

Mélancolies du Grand Soir

Deux ouvrages d’historiens s’intéressent à ce mythe révolutionnaire apparu en France à la fin du XIXe siècle qui irrigua les mouvements anarcho-syndicalistes.

Durant l’été 1882, de jeunes ouvriers de Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), révoltés par la misère et le climat d’ordre moral qu’imposaient le patronat local et son alliée l’Eglise, décidèrent de passer à l’action. Réunis la nuit dans les bois ou chez les marchands de vin, ils prirent le nom de « bande noire » et multiplièrent les dynamitages. Ils incendièrent une chapelle, firent sauter des calvaires et des croix, s’en prirent aux domiciles des « maîtres mineurs » et adressèrent aux magistrats des lettres de menaces. Récusant le réformisme des chambres syndicales, ils furent ainsi les premiers à mettre en œuvre la « propagande par le fait » que des théoriciens anarchistes comme Kropotkine formulaient au même moment. C’est aussi à leur procès, en octobre 1882, que l’expression « Grand Soir »  fut employée pour la première fois dans un sens politique. « On a saisi chez vous des lettres d’un agitateur vous recommandant d’être énergique, parce que le grand soir approchait. Que voulait dire cette phrase ? » interrogea le président Masson.

Convulsions. La formule, rapportée par le chroniqueur judiciaire du Figaro Albert Bataille, frappa les esprits. Elle s’imposa dès lors, jusqu’à constituer « un mot-clé de l’imaginaire anarchiste », voire un véritable mythe auquel s’est intéressée la jeune historienne Aurélie Carrier. L’expression n’allait pourtant pas de soi. La rhétorique révolutionnaire avait privilégié jusque-là une poétique diurne : on parlait du « Grand Jour », d’aube des temps nouveaux. Et la dimension religieuse de l’expression, avec son messianisme et ses relents de Jugement dernier, pouvait étonner sous la plume de militants « sans dieu ni maître ». Mais la prégnance du catholicisme était alors extrême, y compris chez ceux qui le récusaient. L’expression était également en phase avec l’imaginaire décadent qui marquait cette « fin de siècle ». L’heure était à « la société mourante », pensée comme un grand corps corrompu, traversée de spasmes, de convulsions et de « visions du monde crépusculaires ». Cette perspective catastrophiste enchantait les révolutionnaires. Nul doute à avoir, estimait Kropotkine en 1887, « la fin du siècle nous prépare une formidable révolution ». Il suffisait donc de la précipiter. D’où la force symbolique et apocalyptique du « Grand Soir » : son ciel noir ravagé par les flammes ravivait les souvenirs de la Commune et prenait parfois des accents fantastiques. Il nourrit donc un mythe puissant, qui suscita nombre de récits, de poèmes et d’images. La dimension eschatologique était évidente : la violence et le chaos destructeur allaient accélérer la marche du temps, enfanter un monde nouveau et régénérer l’humanité. « Bientôt, les ténèbres traversées de flammes du Grand Soir couvriront la Terre. Puis viendra l’aube de joie et de fraternité », écrit le poète Adolphe Retté en 1899. Ils sont alors nombreux à communier dans cette croyance qui tient du romantisme révolutionnaire et de l’élan millénariste. « Je croyais mystiquement au Grand Soir, à l’aube rouge », se souvint Camille Mauclair. Bernard Lazare, lui, célébra ce « soir libertaire, soir de justice », annonciateur d’un nouvel âge d’or, un temps de bonheur, de rédemption et de salut collectif.
L’anarcho-syndicalisme, alors en plein essor, se chargea de donner un contenu plus concret à cet imaginaire : l’instrument du Grand Soir, sa forme et son symbole, ce sera la grève générale, révolutionnaire et expropriatrice. Alternative à l’insurrection ou à la dynamite, elle s’imposa presque d’emblée comme le recours suprême. Emile Pouget, l’un de ses plus fervents partisans, y voyait « la réalisation pratique de l’anarchisme, sa seule chance historique ». A compter de la création de la CGT en 1895, elle se confondit de plus en plus avec le Grand Soir, suscitant l’anxiété grandissante des possédants.
Meneurs. Ce moment, on crut d’ailleurs le vivre le 1er mai 1906. Les journées du 1er mai inquiétaient depuis quelques années, mais l’intense mobilisation de 1906, centrée sur la journée de huit heures, attisa ces frayeurs. « Serait-ce cette fois-ci le crépuscule du Grand Soir ? » s’interroge l’Intransigeant. Certains bourgeois apeurés mirent leurs économies à l’abri, d’autres firent des provisions. « L’échéance du massacre approche, les prodromes de la convulsion horrible qui va bouleverser la société », écrit Gaston Dru dans l’Echo de Paris, où débute une grande série : « La Révolution qui vient ». Un vent de panique souffla sur le pays, que l’on imaginait aux mains d’une horde de pillards et d’incendiaires. Le chansonnier libertaire Antonin Louis railla dans la Grande Frousse l’affolement des nantis. Lorsqu’on se réveilla au « matin du grand soir », le préfet de police Louis Lépine avait cru bon de mobiliser 28 000 hommes de troupe supplémentaires pour mettre Paris en « état de petit siège » ; il fit arrêter plusieurs meneurs, dont le syndicaliste Pierre Monatte, et investir les principaux lieux stratégiques. Pourtant, en dépit de plus de 200 000 grévistes, de quelques échauffourées et d’omnibus renversés, il n’y eut pas de « Grand Soir » le 1er mai 1906, pas plus d’ailleurs que lors des suivants. Des débats vifs traversaient le syndicalisme, qui remit peu à peu en cause la stratégie de la grève générale. Certains militants entendaient fonder la révolution sur des critères plus rationnels, tandis que d’autres optaient pour l’individualisme. Le mythe du Grand Soir s’estompa peu à peu, et avec lui cette grande rêverie anarchiste qui avait pris corps à la fin du XIXe siècle. L’expression elle-même allait bientôt se perdre. D’où l’importance d’en revenir aux mots, et aux imaginaires qu’ils commandent, pour éclairer la vie des hommes et des femmes du passé.

Yves Meunier, La Bande noire. Propagande par le fait dans le bassin minier (1878-1885), L’Echappée, 192 pp., 17 €.
Aurélie Carrier, Le Grand Soir. Voyage dans l’imaginaire révolutionnaire et libertaire de la Belle Époque, Libertalia, 242 pp., 16 €.

Dominique Kalifa 

L’École du peuple dans Le Parisien

vendredi 9 juin 2017 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Publié dans Le Parisien, 9 juin 2017.

Elle raconte son « école du peuple »

Un an après la sortie de son premier livre, Véronique Decker relate dans un nouvel ouvrage son quotidien de directrice d’école.

L’écriture n’est pas devenue un virus, mais presque. Un an après la sortie de son premier livre, Véronique Decker, directrice de l’école Marie-Curie à Bobigny, a repris la plume. Dans L’École du peuple, qui vient d’être publié, elle relate la suite de son quotidien dans cet établissement situé au cœur de la cité Karl-Marx. « C’est mon éditeur qui m’a proposé de faire ce nouveau bouquin. Je n’étais pas convaincue au départ, mais quand j’ai appris l’été dernier, qu’après plus de trente ans de carrière dans le département, ma demande de mutation avait été refusée, je me suis consolée en faisant cet ouvrage. Il est moins anecdotique que le premier. Je partage davantage mon expérience, car il y a de nombreuses choses que je souhaite transmettre avant de partir à la retraite », raconte cette mère de famille de 59 ans, qui n’avait pas eu de retour sur son premier livre de la part de l’Éducation nationale.
Dans cet ouvrage, celle qui affirme avoir « toujours aimé enseigner dans le 93 », décrit un métier aux facettes multiples, où elle joue à la fois le rôle de directrice, assistante sociale, infirmière…
« Il n’y a rien d’ouvert dans le quartier à part l’école ! Alors forcément, les gens viennent nous trouver. » Mais elle raconte aussi une profession en perpétuelle mutation, où les réformes se font et se défont au gré des différents gouvernements. « L’Éducation nationale marche en zigzag, ce qu’il nous faudrait, c’est enfin un cap, une ligne droite ! » s’émeut la chef d’établissement qui tirera sa révérence dans deux ans.

Hélène Haus

Jean Stern invité de Médiapart

vendredi 9 juin 2017 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Jean Stern invité de Mediapart sur le marketing gay d’Israël (9 juin 2017).

La Fabrique du Musulman dans le Monde

vendredi 9 juin 2017 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Paru dans Le Monde du 9 juin 2017.

La gauche déchirée par le « racisme antiraciste »

L’usage militant de notions comme « la race » ou l’« islamophobie » suscite un malaise croissant dans le mouvement social.

De mémoire anarchiste, ce fut une soirée plus agitée que les autres. Le 28 octobre, à Marseille, la librairie Mille Bâbords fut le théâtre d’une bagarre inédite. Un débat organisé sur le thème « S’opposer au racialisme » fut interrompu, non par les habituels « nervis fascistes » mais par… d’autres libertaires !
Après avoir provoqué un tohu-bohu dans le local, une trentaine d’activistes se présentant comme des « personnes racisées » diffusèrent un tract qui mettait en garde les « anti-racialisateurs » et autres « petits gauchistes blancs de classe moyenne » : « Nous saboterons toutes vos initiatives », prévenaient les auteurs dudit tract, qui venaient déjà de joindre la pratique à la théorie, puisque les tables avaient été retournées, les livres éparpillés, des boules puantes lancées et une vitrine brisée…
Encore sonnés par les gifles qu’ils venaient de recevoir, des militants protestaient : parce que nous refusons de parler de race, voilà qu’on nous traite de racistes ! À l’initiative de cette réunion se trouvaient en effet des libertaires inquiets de voir nombre de leurs camarades substituer la question raciale à la question sociale.
Intitulé « Jusqu’ici tout va bien », le texte censé nourrir la discussion disait ceci :
« Ironiquement, aujourd’hui, refuser les termes de “race” ou d’“islamophobie” expose à l’infamante accusation de racisme, visant à étouffer ainsi toute possibilité de débats, de critiques et de refus. Certains anarchistes en sont rendus à proscrire le slogan “Ni dieu ni maître” sous prétexte d’islamophobie et certains marxistes pensent que pour être antiraciste, il est urgent d’ajouter la race à la classe. »

Malaise
Apparemment anecdotique, cet épisode n’en révèle pas moins le malaise que suscite, dans une partie de plus en plus large de la gauche, non seulement l’utilisation de notions comme celles de « races » ou d’« islamophobie », mais aussi des initiatives visant à promouvoir une « non-mixité racisée », à l’instar du festival afroféministe Nyansapo, qui se déroulera à Paris fin juillet (voir Le Monde du 31 mai), ou du « camp d’été décolonial » tenu à Reims en 2016.
Dans la galaxie des gauches contestataires, ce n’est pas au nom de la République d’Élisabeth Badinter ou de la laïcité façon Manuel Valls que l’on récuse « l’idéologie racialisatrice » : c’est au nom de l’universalisme dont sont porteuses les luttes sociales. Il s’agit d’affirmer que le combat contre le racisme et les discriminations nécessite un front uni des opprimés, front que la grille de lecture « postcoloniale » menacerait de faire imploser.
Dès 2005, réagissant à « L’Appel des indigènes de la République », le philosophe Daniel Bensaïd, qui avait été de tous les combats depuis les années 1960, et qui reconnaissait la pertinence de la non-mixité sexuelle dans le mouvement féministe, soulignait les ambiguïtés d’une telle pratique sur le terrain ethnique. Il craignait une « autonomie identitaire de repli et de fermeture » qui introduirait parmi les opprimés « une forme pernicieuse de droit du sang », voire cette forme d’intolérance que Frantz Fanon nommait le « racisme antiraciste ».
Dans ses Fragments mécréants (Lignes, 2005), Bensaïd pointait « les confusions charriées par la notion non clarifiée de postcolonialisme », dont les usages militants ne sont pas toujours à la hauteur de leur théorisation académique. « Tout se mêle et se confond dans une dénonciation brouillonne, au risque d’ajouter la division à la division, et de faire tourner à plein régime la stérile machine à culpabiliser. On aura beau user ses semelles à marcher contre la guerre, pour les droits des sans-papiers, contre toutes les discriminations, on sera toujours suspect de garder quelque part en soi un colonisateur qui sommeille. »

Imaginaire marxiste
Une bonne décennie plus tard, cette crainte s’est intensifiée, y compris chez des militants qui avaient pu adhérer aux thèses postcoloniales et qui voyaient plutôt d’un bon œil, jusqu’alors, les pratiques ponctuelles de non-mixité militante, ou la réappropriation politique du concept de « race ». Il faut dire que le rapport de force a lui aussi évolué. À l’époque de « L’Appel des indigènes », beaucoup, à gauche, reconnaissaient la nécessité de rompre avec un vieil imaginaire marxiste qui faisait de la lutte des classes l’enjeu central, la « contradiction principale » par rapport à laquelle d’autres enjeux (sexuels, raciaux ou religieux) devaient demeurer secondaires.
Aujourd’hui, nombre d’entre eux ont le sentiment que le bâton a été tordu dans l’autre sens, au point que toutes les luttes deviendraient secondaires par rapport à celles d’un « indigène » auquel les autres victimes de l’oppression auraient obligation de se rallier.
« Les Indigènes de la République appellent légitimement les autres forces émancipatrices à se décoloniser, c’est-à-dire à se débarrasser d’adhérences coloniales le plus souvent non conscientes. Mais ils refusent, en sens inverse, que ces forces émancipatrices les appellent à se défaire des préjugés et des pratiques inspirées par d’autres modes de domination : que le mouvement ouvrier les invite à se désembourgeoiser, que le mouvement féministe les invite à se démachiser, que le mouvement homosexuel les invite à se déshomophobiser… », note ainsi le sociologue Philippe Corcuff, aujourd’hui membre de la Fédération anarchiste, dans un texte paru en 2015 sur le site libertaire Grand Angle.
De cette inversion du rapport de force, certains trouvent une illustration dans la visibilité du Parti des indigènes de la République et de sa porte-parole, Houria Bouteldja, eu égard à la faiblesse militante de ce mouvement et à sa modeste implantation dans les quartiers populaires. Si ce parti marginal pèse autant, disent ses détracteurs de la gauche radicale, c’est qu’il peut compter sur l’appui exalté de quelques universitaires blancs, qui sont à l’« indigène racisé » ce que les « intellectuels petits-bourgeois » étaient jadis à l’ouvrier communiste : des compagnons de route qui barbotent dans les eaux enivrantes de la mauvaise conscience.

« Tétanie »
« Par le biais d’un chantage moral à la culpabilité blanche et collective, la non-mixité racisée est imposée comme une évidence dans le débat public, tonnent les auteurs d’un livre intitulé La Race comme si vous y étiez ! (2016, disponible sur Internet, 3 €). Alors que ces positions essentialistes issues de cénacles universitaires ne se donnent même pas la peine d’avancer masquées, une tétanie semble s’être emparée des milieux contestataires, et c’est un tapis rouge qui finit par être déroulé devant les tenants de la guerre de tous contre tous. Face à la publication d’un pamphlet ouvertement raciste comme Les Blancs, les Juifs et nous [Houria Bouteldja, éditions La Fabrique], les réactions sont d’une rareté et d’une timidité étonnantes. »
L’outrance volontariste, parfois menaçante, du livre d’Houria Bouteldja, paru en mars 2016, semble bel et bien avoir constitué la provocation de trop pour maintes figures des gauches.
Avec un tel programme, notait le directeur du Monde diplomatique, Serge Halimi, en août 2016, « toutes les balises historiques du combat multiséculaire pour l’émancipation humaine (le rationalisme, le syndicalisme, le socialisme, le féminisme, l’internationalisme…) seront balayées par les torrents essentialistes et religieux ».
Quant aux militants de Lutte ouvrière, ils faisaient valoir que les thèses de Bouteldja constituaient « la négation des idées communistes » : « Ce livre abject défend les idées les plus réactionnaires, à commencer par un antisémitisme nauséeux […], une homophobie assumée, une exaltation de “la redoutable et insolente virilité islamique” (sic) et une prise de position contre le féminisme, dénoncé comme une exportation blanche », peut-on lire dans le mensuel Lutte de classe de février 2017.

« Traître à sa race »
Même exaspération du côté des éditions Libertalia, dont le catalogue compte pourtant des auteurs peu suspects d’hostilité à l’égard des thèses « indigènes ». « Quand ce livre est paru, on s’est dit : “Ce n’est plus possible, on ne peut pas laisser la jeune génération ‘cortège de tête’, celle qui est née à la politique dans les manifs contre la loi travail, basculer là-dedans” », confie Nicolas Norrito, coanimateur de Libertalia.
Quelques mois plus tard, la petite maison libertaire publie un essai en forme de riposte, La Fabrique du musulman (160 p., 8 €). Nedjib Sidi Moussa, docteur en sciences politiques de 34 ans, y fustige « une gauche cléricale à tendance racialiste » qui mine de l’intérieur les combats pour l’émancipation et prospère sur les défaites du mouvement social.
Analysant textes et prises de position, Nedjib Sidi Moussa s’étonne notamment que des militants anarchistes puissent reprendre tel quel un mot d’ordre comme celui de la « lutte contre l’islamophobie », alors qu’il sert d’étendard à des islamistes en France et, sur la scène internationale, à des États aussi puissants que réactionnaires. Dans un contexte où les organisations du mouvement ouvrier sont en perte de vitesse, il est inquiétant de constater que « des libertaires en viennent à tenir un langage qui s’accorde avec celui de l’Organisation de la coopération islamique », avance le chercheur.
Issu d’une famille naguère engagée dans le combat pour l’indépendance de l’Algérie, Nedjib Sidi Moussa confie être coincé « entre le marteau de la confessionnalisation et l’enclume de la racialisation ». Bien sûr, le simple fait de dire ce qu’il dit en portant le nom qu’il porte lui vaut déjà le soupçon d’être un « traître à sa race », comme on parlait jadis de « trahison de classe ». Mais cela lui permet d’exhiber l’un des aspects qui suscitent le plus sa révolte dans le discours ethno-différencialiste d’une partie des gauches : à force de rabattre toute espérance universaliste sur une stratégie de domination blanche, ce discours cloue les individus au mur des appartenances identitaires et leur barre l’accès aux chemins de l’émancipation.

Jean Birnbaum