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jeudi 12 novembre 2015 :: Permalien
Sur le site Mobilis-Pays de la Loire.
Pas d’arnaque sur la marchandise : à maison d’édition engagée (sur leur blog, cette phrase de Brecht : « Celui qui combat peut perdre. Celui qui ne combat pas a déjà perdu »), auteur engagé. Le lecteur n’est pas pris en traitre, car d’entrée de jeu, Nicolas de La Casinière annonce la couleur au cas où le ton donné par le titre de l’ouvrage et le nom de la collection n’y auraient pas suffit. Il expose en avant-propos son questionnement, qui a débuté avec l’écriture des Prédateurs du béton, enquête sur la multinationale Vinci, en 2013. Une première recherche qui en amènera une seconde.
Nous lisons ainsi une enquête à charge, certes née de questionnements militants, mais menée par un journaliste sérieux et nourrie de faits, de données, et qui cite ses sources. Pour qui ne connaît pas Nicolas de La Casinière, c’est un Nantais prolixe et multicasquettes, auteur de livres, illustrateur, plasticien, enseignant – et journaliste. Il travaille pour la presse nationale mais aussi pour La Lettre à Lulu. Ici, il revêt son costume de redresseur de torts – mais il le fait avec honnêteté. Foncer dans le tas ? Oui, mais en expliquant pourquoi.
Quel est le propos de ce court opus de 122 pages ? Comprendre ce que sont les « partenariats public-privé » et leurs effets sur les finances des collectivités qui y ont recours. Quelles sont les raisons qui motivent la passation de tels accords, quels en sont les acteurs ? Flashback historique, traversée de la Manche, nombreux exemples, la démarche critique est argumentée, mais au service d’une dénonciation sévère.
On nous ment ! C’est l’arnaque ! Le parti-pris de subjectivité de l’auteur ne se masque pas et prend la forme de commentaires par une voix rôdée à piger pour Le Canard enchaîné.
Cela donne un dézingage assumé sur fond d’analyse précise. La lecture en est claire, rapide. On se laisserait facilement aller à penser que l’exercice ne peut pas faire de mal – lire pour s’informer sans être obligé d’adhérer ; car à l’évidence le lecteur saura faire le tri.
Élisabeth Sourdillat