Le blog des éditions Libertalia

La Petite Maison dans la zermi, dans Le Matricule des anges

lundi 27 avril 2015 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Chronique de La Petite Maison dans la zermi parue dans Le Matricule des anges , n° 160, février 2015

Réédité en 2014, La Petite Maison dans la zermi se dote d’une nouvelle préface déroulant les sept années qui se sont écoulées depuis la première édition. Thierry Pelletier, écrivain et travailleur social « poussé par la nécessité », a continué à écumer foyers d’accueil médicalisés et centres thérapeutiques… et rares sont les taules qui ne prennent pas « les “usagers” pour des jambons, de la chair à subventions ». C’est que Thierry Pelletier n’est pas un « gardien de pauvres » comme les autres, lui est résolument du côté de « cette belle tribu de fêlés ». Alors, que ceux qui attendent des discours pontifiants sur la misère, sur ces gens-là, tournent les talons fissa. Dans ce carnet de bord défile en format court – orné d’une illustration par nouvelle – le monde des racaillous, des survêts, des lascars, qui lors des grands froids s’accolent sous le toit de la Petite maison dans la zermi. Écrite dans une langue qui transperce tout, qui embrasse et dézingue, déshabille ceux qui se croient bien vêtus – Ah les boy-scouts rutilants partant à la pêche au SDF récalcitrant ! –, La Petite Maison… rhabille d’humanité ceux qui n’ont rien d’autre à présenter. Parce qu’il sait Thierry Pelletier. Il gère le quotidien, les repas, les bagarres (quelques-unes), la détresse (beaucoup), le rire (énorme). Il sert les hôtes de la maison directement à table, les couche quand ils sont trop bourrés, un sourire en coin quand « ils reviennent tous farauds après une énième gardave, l’accident de travail du racaillou ». Une présence bienveillante mais dénuée d’angélisme, incarnée par cette langue rock et rabelaisienne à la fois, que ce « fils du peuple » partage avec les toxicos et les gens de la rue. Alors, bien que l’on puisse en attendant lire sur son blog ses chroniques de saisonnier de la galère, on attend un tome II aux couleurs du camping d’Oléron, où il travaillait cet été… comme vigile de nuit.

Virginie Mailles Viard