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Dimitri Manessis et Jean Vigreux invités du Cours de l’histoire sur France Culture

mercredi 28 février 2024 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Dimitri Manessis et Jean Vigreux étaient les invités avec Annette Wieviorka de l’émission Le Cours de l’histoire du 23 février 2024 sur France Culture consacrée à « Manouchian et les autres, la main-d’œuvre immigrée en Résistance ».

Manouchian et les autres, la main-d’œuvre immigrée en Résistance. Ils étaient vingt et trois, nous rappelle la chanson. Ils furent vingt-deux fusillés par les nazis au Mont-Valérien (et bien plus nombreux, ce jour-là, le 21 juillet 1944, à être exécutés sur le même lieu). Olga Banchik, elle, fut guillotinée plus tard à Stuttgart. Ils étaient dix sur une affiche placardée sur les murs de la France occupée, mais comment ont-ils été choisis ? Ils sont deux à entrer au Panthéon, avec la mémoire de tous les autres.
Défendre les droits et les intérêts des travailleurs étrangers
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France doit être reconstruite. C’est dans ce contexte qu’une main-d’œuvre immigrée nombreuse rejoint le pays et ne tarde pas, dès les années 1920 et dans le sillage d’une profonde restructuration des gauches et des mouvements syndicaux, à se constituer en un groupe : la MOE, qui devient en 1932 la MOI. Cette structure, liée au PCF, permet à ces travailleurs étrangers de défendre leurs droits et leurs intérêts contre une xénophobie latente non seulement dans la société, mais aussi au sein même des mouvements ouvriers et syndicaux. Certains membres de la MOI sont arrivés en France à la suite d’une émigration politique, après avoir fui le génocide arménien, comme c’est le cas pour Mélinée et Missak Manouchian, mais aussi l’avènement du fascisme en Italie ou encore celui du nazisme en Allemagne. Pour Jean Vigreux, il y a une complexité des parcours de vie et des âges au sein de la MOI :
“C’est un pays d’immigration, la France, dans ces années 1920 et 1930, d’un point de vue économique. Et il y a ceux qui fuient les régimes autoritaires, fascistes en Italie, d’Europe centrale et orientale, avec un anticommunisme très fort de la Pologne ou de la Roumanie, et puis les pogroms et l’antisémitisme. On brasse plusieurs générations.” Pour ces hommes et ces femmes en exil, la France représente un idéal : celui du pays de la Révolution, des droits de l’homme et du citoyen, des arts et des lettres. »

Écouter sur le site de Radio France.