Le blog des éditions Libertalia

Benjamin Péret dans Siné Mensuel

vendredi 9 mars 2018 :: Permalien

— REVUE de PRESSE —

Dans Siné Mensuel, février 2017.

« Pisser dans les tabernacles, se branler avec les hosties »

Le plus irrécupérable des dynamiteros surréalistes, Benjamin Péret, a enfin droit à une bio du tonnerre.

Grâce à l’ultrajouissif Benjamin Péret l’astre noir du surréalisme du fer de lance de la défunte revue Oiseau-Tempête Barthélémy Schwartz, on apprend plein de trucmuches enivrants sur le poète scandaleux. Péret aimait couler à pic les cérémonies pète-sec. Il savait parler aux généraux (« Ta gueule, tu fais pousser le caca ! »). Il connaissait d’émouvantes prières (« Vierge Marie sur qui je pisse après l’amour, je vous encule. ») Il ne faisait jamais risette à ses congénères trop culs pincés (les poètes-résistants à la Éluard « dissimulant de nouvelles chaînes ») ou trop culs camés (Breton et ses transes mystico-magiques). Il proposait qu’on glisse des peaux de bananes sous les pieds des messieurs lisant le cours de la Bourse, qu’on sème l’épouvante chez les rupins avec des chants monstrueux, qu’on pende les gendarmes avec des bois de lit. On l’expulsa du Brésil en 1931 pour atteinte à la sûreté de l’État et, pendant la guerre d’Espagne, il s’en alla rejoindre les anars incendiaires d’églises de la division Durruti.
Et si après tout ça, vous n’avez pas envie de courir acheter ou voler le Péret de Schwartz, je ne peux plus rien pour vous.

Noël Godin