Le blog des éditions Libertalia

Carnets d’Iran 3

mardi 14 juillet 2009 :: Permalien

L’oasis seldjoukide.

Lundi 13 juillet
Me voici à Kashan, une petite ville sise à 250 kilomètres au sud-est de la capitale. Je ne suis pas mécontent d’avoir quitté Téhéran. Mon hôtel était peu engageant et j’avais du mal à supporter la pollution engendrée par les quelque deux millions de voitures qui circulent quotidiennement. Hier soir, mes compagnons iraniens croisés la veille et l’avant-veille sont revenus me chercher et m’ont emmené manger une pizza dans la ville haute. Ambiance décontractée, jeune et mixte, coca et « ice-cream ». Sur le chemin du retour, nous sommes passés devant un édifice orné d’une fresque présentant une étoile de David écrasée dont s’échappe une colombe de la paix, le tout sur fond de mosquée al-aqsa. Dans cette représentation, l’antisionisme se confond avec un antisémitisme obscène. Cela m’a glacé le sang, mais je fais une distinction entre le sommet de l’État et la population, particulièrement affable et accueillante. Ce sont encore des représentations de ce sommet de l’État que j’ai observé ce matin dans le métro, à la station Imam-Khomeini : fresques, portraits, gravures. Un pouvoir omniprésent et omnipotent, dégoulinant. Cela m’a laissé le même sentiment que lorsque je prenais le métro à Moscou. Je hais par-dessus tout les totalitarismes, que leur déclinaison soit fasciste, communiste ou théocratique.
Après quatre heures de bus dans le désert du Dasht-e Kavir, je suis arrivé à Kashan. Cette cité fortifiée joua un rôle important pendant la période seldjoukide (1051-1220). Elle possède de belles maisons de patriciens et un vaste bazar. L’atmosphère sereine contraste singulièrement avec le tumulte de Téhéran, mon hôtel est joliment décoré, mais je ne vais pas y rester. Je vais plutôt m’arrêter quelques jours à Ispahan, encore plus au sud.

N.N.